Pourquoi faire un bilan artistique change tout dans ma vie de créatrice

Publié le , par l'artiste Viginie SCHROEDER
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Chaque début d’année — ou parfois à la fin d’un cycle créatif — je ressens ce besoin profond de ralentir. D’appuyer sur "pause", juste un instant. De m’accorder un espace de recul, de silence, où je peux regarder avec lucidité et bienveillance le chemin que j’ai parcouru. Pour moi, faire un bilan artistique, ce n’est pas simplement compter les œuvres ou évaluer les expositions. C’est un acte d’amour envers ma pratique, un moment sacré où je me reconnecte à ce qui m’anime vraiment.

Chaque début d’année — ou parfois à la fin d’un cycle créatif — je ressens ce besoin profond de ralentir. D’appuyer sur « pause », juste un instant. De m’accorder un espace de recul, de silence, où je peux regarder avec lucidité et bienveillance le chemin que j’ai parcouru. Pour moi, faire un bilan artistique, ce n’est pas simplement compter les œuvres ou évaluer les expositions. C’est un acte d’amour envers ma pratique, un moment sacré où je me reconnecte à ce qui m’anime vraiment.

Me retourner pour mieux avancer

Dans le tourbillon de la création, il est facile d’enchaîner les projets sans toujours prendre le temps de les intégrer. Mais chaque œuvre porte en elle une histoire, une émotion, une intention. Certaines m’ont portée plus loin que prévu, d’autres m’ont confrontée à mes doutes ou à mes limites. C’est en relisant mes carnets, en revoyant mes toiles ou en observant mes sculptures, que je comprends le véritable fil conducteur de mon année : ce que j’ai voulu dire au monde. Ce que j’ai osé ressentir.

Ce bilan est aussi une manière de me rendre hommage. De reconnaître tout le travail invisible : les nuits d’insomnie à chercher l’équilibre d’une composition, les moments de grâce où les couleurs se répondent sans que je les commande, les remises en question aussi, quand tout semble figé et que la création résiste.

Une boussole intérieure

Me poser ces grandes questions devient une boussole :

  • Où est-ce que je me sens vivante dans ma pratique?
  • Quelles matières ou formats m’ont réellement fait vibrer?
  • Quelles collaborations ou expositions m’ont nourrie?
  • Où ai-je brillé… et où ai-je fui?

Je découvre alors des motifs récurrents dans mon œuvre. Des couleurs qui reviennent comme des mantras. Des symboles qui s’imposent sans que je les aie choisis consciemment. Ce sont ces indices-là qui me montrent l’évolution naturelle de mon langage visuel, et parfois même les prémices d’une nouvelle série, d’une nouvelle direction à suivre.

Le bilan, une célébration du chemin

Faire ce retour sur soi, ce n’est pas uniquement pour planifier l’avenir ou corriger le passé. C’est aussi une célébration. Parce que l’art, c’est un engagement total : avec la matière, avec le temps, avec soi-même. Et il est essentiel de s’arrêter pour reconnaître ce qui a été accompli, avec cœur, passion et persévérance.

Je prends aussi ce moment pour me remercier : d’avoir tenu bon dans les périodes de doute, d’avoir écouté mon intuition quand elle m’appelait à sortir des sentiers battus, d’avoir mis au monde des œuvres qui, je l’espère, ont touché, bousculé, émerveillé.

Une porte ouverte sur la suite

Ce bilan n’est pas une fin : c’est une transition. Une passerelle vers ce qui vient. En me reconnectant à mon essence, je peux créer avec encore plus de justesse, d’authenticité et de liberté. C’est comme si chaque œuvre passée venait me souffler à l’oreille : « Continue… tu es exactement là où tu dois être. »

Et peut-être que, toi qui me lis, tu ressens aussi ce besoin de faire un point.

De t’arrêter un instant dans le tumulte. Je t’invite, à ton tour, à écrire ton propre bilan, à célébrer ton chemin, même imparfait. Parce que chaque geste créatif compte.

Chaque élan a sa place. Et parce que c’est en regardant où nous avons été que nous trouvons le courage d’avancer vers ce que nous devenons.

https://virginie-schroeder.com